samedi 11 août 2012

Supprimer des niches sociales et des dépenses fiscales


Le très important gisement de réduction du déficit public ou social de ces dispositifs est difficilement  contestable. Toutefois, il est plus facile d’inventer une nouvelle  niche que de modifier celles qui ont résisté à l’épreuve du temps bien que les justifications initiales de leur impact ne soient plus de mise ,  

Le débat – pour ne pas dire la polémique – s’engage lorsqu’il s’agit de légiférer sur  la remise en cause  «  d’avantages acquis » au bénéfice de certaines catégories de ménages ou d’entreprises. Dans le premier cas , on va  mécontenter des électeurs. Dans le second, la réaction des corporatismes conduira  à s’interroger sur la pertinence économique et sociale des mesures envisagées ou décidées.
Un certain nombre de ces mesures ont des conséquences plus ou moins liées et sur les entreprises et sur les ménages. Le législateur est censé se référer à « l’intérêt général »… selon l’idée qu’il s’en fait.

Deux exemples tirés du Projet ( voté fin juillet) de Loi de Finances Rectificative pour 2012 sur plus de 500 dépenses fiscales et niches sociales recensées:  

1 Supprimer l’exonération de cotisations sociales  sur les heures supplémentaires
 
Ces exonérations de cotisations  sont compensées par l’Etat aux organismes de Sécurité Sociale. La mesure aboutit donc  à réduire le  déficit des finances publiques ( 980 millions d’euros de recettes supplémentaires en 2012 et  3 milliards d’euros à compter de 2013).
La réduction de cotisations sociales salariales est ainsi supprimée  diminuant, pour les ménages, l’intérêt de « travailler plus pour gagner plus »
Pour l’entreprise  c’est une moindre flexibilité  qui lui éviterait d’embaucher…
Pour les TPE ( moins de 20 salariés) , le maintien de la déduction de cotisations patronales   représente un coût de 450 millions d’euros pour  les finances publiques

2 Supprimer l’exonération  des prélèvements sociaux sur  les revenus tirés de biens immobiliers (loyers ou plus-values) par des personnes, françaises ou étrangères, qui ne sont pas résidentes fiscales en France (environ 60 000 ménages)
• des investisseurs étrangers sans lien particulier avec la France,
• des expatriés   ayant conservé leurs biens immobiliers en France,
• des frontaliers , travaillant en France, affiliés à la sécurité sociale française et disposant   d’un bien  en France
 Le rendement en année pleine (2013 ) est estimé  à 250 millions d’euros. 


L’impact sur les dépenses publiques ou sociales est très différent selon le dispositif.
Un objectif de simplification administrative doit cependant conduire à supprimer des niches à faible coût d’autant qu’elles concernent un nombre restreint de ménages et ne répond pas à une exigence de solidarité.
 

3 commentaires:

POUZET a dit…

Cas n°1 : M. A., investisseur étranger, revend un hôtel particulier parisien en réalisant une plus value
imposable de 4 millions d’euros. Il ne paie actuellement aucun prélèvement social.
Avec la mesure proposée, il paiera demain 620 000 euros de prélèvements sociaux.

POUZET a dit…

Cas n°2 : Mme B., retraitée française, s’est établie au Maroc. Elle perçoit chaque année 100 000 € de
revenus fonciers nets de la location d’immeubles dont elle est propriétaire en France. Elle ne paie
actuellement aucun prélèvement social en France, alors même qu’elle bénéficie d’une retraite
française.
Avec la mesure proposée, elle paiera demain 15 500 euros de prélèvements sociaux.

POUZET a dit…

Cas n°3 : M. C. s’est établi en Allemagne mais continue à travailler à Strasbourg dans une entreprise française. Il loue son ancienne maison, et perçoit 12 000 euros de revenus fonciers (loyers, après déduction des charges, travaux…). Il ne paie pas de prélèvements sociaux sur ces revenus fonciers, alors même qu’il bénéficie de l’assurance-maladie française, à laquelle il est affilié du fait de son emploi. Avec la mesure proposée, il paiera demain 1 860 euros de prélèvements sociaux.