jeudi 26 mai 2011

Aménagements d’assiettes et de taux de cotisations


Il s’agit de modalités particulières de calcul des cotisations et
contributions de sécurité sociale applicables  à certaines personnes , 
ce qui conduit à minorer le  montant total des recettes de la sécurité 
sociale tel qu’il aurait été recouvré si les règles de calcul de 
droit commun leur avaient été appliquées.

Une quarantaine de taux  réduits et d’assiettes forfaitaires dont 
les plus importants  concernent : les journalistes professionnels, 
les mannequins et artistes du spectacle, les professions médicales 
exerçant à temps partiel une activité pour le compte de plusieurs
employeurs, des stagiaires de la formation professionnelle continue, 
les détenus effectuant un travail pour le compte de l’administration, 
les VRP à cartes multiples...

D’autre part, en parallèle de la réglementation de droit commun 
des frais professionnels , certaines professions peuvent bénéficier 
en matière sociale d’une déduction forfaitaire spécifique 
pour frais professionnels dans la limite de 7 600 € par année civile, 
calculée de manière proportionnelle aux salaires. :
-professionnels des médias
-professions artistiques
-ouvriers de certains métiers pénibles ou à risques
-V R P et autres professions itinérantes
-internes des hôpitaux de Paris
-…

Le montant global des pertes de recettes pour la sécurité sociale 
 est sans commune mesure avec les autres exonérations ou exemptions
présentées précédemment et négligeable par rapport au total 
des ressources de la protection sociale.

Toutefois, ce recensement non exhaustif de cette catégorie de 
« niches sociales » qui se cumulent dans certains cas avec des 
« niches fiscales » conduit à s’interroger:
-         ces dispositions spéciales sont-elles encore justifiées ?
-         quelles incidences sur les coûts de gestion des organismes 
        notamment de contrôle ?
-         comment les traiter dans une simplification « courageuse »
      de la fiscalité ? 

dimanche 15 mai 2011

30 Milliards d’euros d’exonérations en faveur de l’emploi


Les allégements généraux de cotisations sociales ( hors heures 
supplémentaires plutôt destructrices d’emploi) plus les exonérations 
ciblées recensées dans le précédent message représentent  en 2009 
environ 30 milliards d’euros de pertes de recettes pour la sécurité sociale.

Depuis 20 ans, au niveau du SMIC, les cotisations patronales 
de Sécurité sociale sont passées de 33 % à 4,38 % du salaire brut. 
Cette baisse est principalement imputable aux mesures d’allègements 
de cotisations patronales sur les bas salaires depuis le milieu des années 90. 

Une part importante ( près de 90% )  de cette perte de recettes 
« sociales »  est compensée par le budget de l’état, ce qui revient 
à un financement par l’impôt et les taxes …  eux-mêmes l’objet de
dérogations au droit commun des prélèvements obligatoires 
sur les revenus et sur le patrimoine..   les « niches fiscales ».

La Cour des Comptes demande régulièrement au Gouvernement 
d’évaluer l’efficacité de ces dispositifs tout en étant consciente 
des difficultés de prévoir les modifications du comportement 
des acteurs, dans l’hypothèse d’une  modification notable 
( y compris la suppression) d’un dispositif d’exonération.

Un certain nombre de mesures – à la marge - sont prises chaque année,
utilement, pour des harmonisations ou simplifications administratives.

Elles  ne sont pas  à la hauteur d’une véritable refondation   
des politiques publiques pour l’emploi qui consomme 
une telle masse de ressources collectives.



 
 

samedi 7 mai 2011

Exonérations ciblées pour le développement de l’emploi

Des dispositifs sont destinés à encourager le statut d’entrepreneur :
- jeunes entreprises innovantes et jeunes entreprises universitaires
- « l’auto-entrepreneur » (régime micro-social simplifié)    
- chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (ACCRE)
- salariés créateurs ou repreneurs d’entreprise.

Des dispositifs sont destinés à faciliter l’accès ou le retour à l’emploi :    
- contrats d’ apprentissage, de professionnalisation ,
- stages en entreprises
- volontariat (service civique)
- accès aux carrières de la fonction publique territoriale,hospitalière et de l’État   

Des dispositifs sont réservés aux titulaires de minima sociaux et 
aux publics fragiles :
- Contrats   d’insertion  et d’accompagnement dans l’emploi
- Structures d’aide sociale  Associations intermédiaires

Dans le secteur agricole, il s’agit de favoriser des emplois  
« occasionnels » ou   l’installation des jeunes chefs d’exploitation,
en particulier dans les  départements d’outre mer

Dans  certaines zones géographiques déjà recensées (ZFU) (ZRU) 
(outre mer), des dispositifs d’exonérations spécifiques existent 
pour les travailleurs  indépendants 


Des dispositifs particuliers concernent : Arbitres et juges sportifs
Porteurs de presse, Correspondants locaux de presse.......
Dans les hôtels, cafés, restaurants, un dispositif d’exonérations 
sur les avantage en nature repas (est supprimé pour 2011)

Le coût de ces exonérations de cotisations sociales   
dépasse les 3  Md€ pour 2009.

 

mercredi 4 mai 2011

Des exonérations pour les services à la personne


Afin de favoriser le maintien à domicile des particuliers considérés 
comme « fragiles » (personnes âgées, personnes dans une situation 
de dépendance), les rémunérations  dues en contrepartie   
d’une aide à domicile bénéficient d’exonérations de cotisations sociales .

Afin de contribuer  plus largement au développement des emplois 
de services à la personne un autre dispositif d’exonérations 
s’applique à  l’emploi par tous particuliers d’ employés de maison 
pour des petits travaux de ménage, de jardinage, … selon une liste 
et des conditions limitatives précisées dans le Code du Travail.
Ces services à la personne peuvent résulter d’une relation directe
employeur /employé ou passer par le canal d’entreprises ou 
d’associations ayant un agrément. A partir de 2011 (PLFSS),
associations et entreprises pourront, si elles sont éligibles, 
bénéficier de l’allègement général de cotisations patronales.
(en substitution du dispositif précédent)

Dans cette catégorie d’exonérations, on trouve aussi celles concernant 
les Accueillants familiaux exerçant à titre onéreux.

Le coût de ces exonérations de cotisations sociales est évalué
à environ 2 Md€ pour 2009.

lundi 2 mai 2011

Des exonérations « géographiques »


Une dizaine de dispositifs d’exonérations de cotisations sociales 
ayant pour objectif de  faciliter la création d’activités nouvelles 
et d’emplois s’applique à des territoires particuliers, notamment 
les Départements d’Outre Mer, les Zones Franches Urbaines (Z F U ) et 
les  zones de revitalisation rurale ( Z R R)  ou de redynamisation urbaine ( Z R U ).

De 1,7 Md€ pour 2008,  elles se réduisent à environ 1,4 Md€ pour 2011.

L’évaluation  de ces dispositifs ne peut se limiter à leur intérêt 
en matière de développement territorial .En effet, certains d’entre eux 
ne concernent que quelques milliers d’effectifs et tous, un nombre 
de bénéficiaires très réduit dans chaque  établissement concerné.

La question du coût administratif global de ces exonérations rapporté 
à leur bénéfice doit être posée, d’autant plus que chacune de ces 
exonérations doit être décomptée dans chacune des Branches 
de la Sécurité Sociale, contrôlée au niveau des recouvrements, etc…

Nota : cette observation concerne aussi d’autres exonérations 
ou exemptions d’assiette très ciblées.